vendredi 15 mars 2013

Le FLQ et la lutte des classes


Entrevue et photos : Pierre Klépock
Pour Paul Rose, la question nationale et sociale au Québec est une lutte de classe ouvrière dans une perspective anti-capitaliste et anti-impérialiste. Et l’internationalisme entre les classes populaires du Québec et d’ailleurs n’est pas un internationalisme de départ à sauvegarder, mais un internationalisme à construire.

« La lutte de libération nationale est une lutte de classe, parce que c'est le peuple et les classes populaires qui subissent la véritable oppression », soutient Paul Rose.

À ceux qui prétendent que mener une lutte de libération nationale et d’émancipation sociale au Québec ça fait nationaleux, il a ceci à leur répondre : « Pour moi, les nationaleux, c'est ceux qui portent le fédéralisme canadien au dessus et malgré les peuples ».

« Le nationalisme québécois, je regrette, mais c'est un nationalisme de libération. C'est un peuple auquel on nie l'existence, qui essai de trouver sa place au soleil. La même chose en Palestine, en Irlande, etc. Se sont de longues batailles de libération menées par les classes populaires », plaide-t-il.

« Ce n'est pas le degré d'agression et de résistance qui fait qu'il y a oppression ou pas. Actuellement, les Palestiniens et les Irlandais rentrent dans des rapports moins ouverts d'agression, mais cela ne veut pas dire qu'il y a moins d'oppression », continue Paul.  

« L'oppression nationale c'est la négation d'existence et d'appartenance d'un peuple. Et la seule façon d'être solidaire avec tous les peuples, c'est d'exister. Car l'existence, c'est le début de la solidarité », argumente Paul. 

« Exister de façon autonome, de façon à se reprendre en main, à s'organiser sur le terrain, c'est cela qui est essentiel. Si on pense seulement en terme de surface, on n’arrive pas dans la réalité. La réalité humaine se développe à partir du terrain, à partir du quartier, de la ville, de la région. On ne créera pas de solidarité internationale si on le fait par-dessus les appartenances terrain. L'indépendance et la pleine autonomie des peuples, c'est là-dessus que doit se bâtir l'internationalisme, car l'internationalisme ne peut pas avoir de sens s'il n'y a pas de nations », termine Paul Rose.

« L'oppression nationale c'est la négation d'existence et d'appartenance d'un peuple. Et la seule façon d'être solidaire avec tous les peuples, c'est d'exister. Car l'existence, c'est le début de la solidarité »

Poing levé, Paul Rose arrive au vieux Palais de Justice de Montréal. Peu après son arrestation, il est condamné à perpétuité de façon expéditive. Le système carcéral lui fera subir un régime spécial. Il fera près du tiers de son temps au trou, 23 heures et demie sur 24. Avec 12 ans de pénitentier, il demeure un des prisonnier politique les plus longtemps incarcéré dans le monde. Sa famille, le mouvement ouvrier et plusieurs artistes québécois feront tout pour le sortir des prisons infectes du fédéral.