jeudi 29 août 2013

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi

Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante :

Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis, le plus vieux parti politique du pays a été totalement ignoré par les plus grands médias du pays. Une première pour "la presse la plus libre de la planète"...

Bonjour,

Vous avez déjà vu un hamster en cage ? Mignon, n’est-ce pas ? Tout petit, j’étais fasciné devant le spectacle d’un hamster courant dans l’inévitable roue qui garnissait sa cage. Il faut bien dire qu’il n’avait pas grand chose d’autre à faire, le pauvre. Il faut dire aussi que les choses ne se sont guère arrangées pour lui depuis l’instauration des 35 heures. Bref, il courait, courait le hamster derrière une hypothétique médaille d’or de l’ennui carcéral.

Il fallait être un humain doué d’une intelligence supérieure pour s’apercevoir qu’en réalité l’hamster faisait du sur-place. Et comme j’étais justement doué d’une telle intelligence, je suis rapidement arrivé à la même conclusion, agrémenté d’une opinion - un peu péremptoire, certes, mais j’étais tout petit, rappelez-vous. Et cette opinion à l’époque était la suivante : "il n’y a rien de plus con qu’un hamster".

dimanche 11 août 2013

La République démocratique d'un Québec indépendant

Ce que l’occupant canadien cherche d’abord à occulter dans le discours indépendantiste, c’est l’Histoire. Il va même, comme il l’a fait lors du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, jusqu’à désinformer la nation. L’histoire du Québec est celle d’un peuple qui a toujours eu à se défendre contre l’envahisseur et occupant anglais d’abord, et aujourd’hui contre l’occupant canadien, son successeur.

L’Angleterre, puis le Canada ont travaillé et travaillent encore, à annihiler les Français d’Amérique. Dès l’invasion, Londres manifestait son intention de faire disparaître tout ce qui n’était pas lui en territoire britannique. Les envahisseurs en brigands, accaparaient, volaient les industries, le commerce, les institutions d’enseignement, les richesses naturelles et les meilleures terres. Les Québécois ne pouvaient acheter qu’à prix fort les terres pauvres, incultes. Ils étaient confinés au petit commerce, à celui dont les britanniques ne voulaient pas.

La séparation en 1791, par l’Angleterre, de la Province of Quebec en deux colonies distinctes, les Bas et Haut-Canada, avait pour but d’éviter à la minorité anglaise d’être minoritaire en milieu français. La corruption, le ségrégationnisme faisaient en sorte d’empêcher les Québécois de s’instruire, de concurrencer l’Anglais. L’immigrant britannique en descendant du bateau se voyait offrir les meilleurs emplois, les meilleures terres. Les Québécois étaient des étrangers chez eux. Beaucoup quittaient le Québec pour émigrer aux États-Unis où ils se sentaient plus respectés, où ils pouvaient enfin avancer.

dimanche 4 août 2013

La faillite théorique d’une certaine extrême-gauche

L’extrême gauche européenne et française en particulier vient de connaître son second baptême du feu théorique sur les Arabes et assimilés. Il y a 60 ans elle était massivement du côté des luttes de libération contre les impérialismes finissants. C’était le temps des Michel Raptis, des Pierre Frank et autres militants qui avait l’intelligence d’être des « marxistes révolutionnaires », comme ils aimaient à se qualifier pour se distinguer du stalinisme dominant. Il a dû s’en passer des choses depuis et durant ces quelques années, pour que l’on ne trouve plus cette perspicacité implacable de lucidité et qu’il soit permis à deux ou trois « théoriciens » d’imposer une lecture des faits des plus déconcertantes, de brandir des concepts ou le délire le dispute à la pire des compromissions et de participer sans risque d’opprobre à l’offensive impérialiste contre les peuples. Que cela se fasse au nom de la « démocratie » contre la « tyrannie » ou d’une « lutte des classes » dont ils voient seuls l’expression. Nous faisant oublier la Libye et le lamentable démenti infligé à leur science de la « révolution », ils se sont tournés vers la Syrie où, dès l’entame de la crise, ils ont planté les éléments constitutifs d’une analyse qui ne donne aucune place et aucun rôle fondamental aux entreprises des Etats-Unis et de leurs satellites européens et arabes, ni ne prend en compte l’investissement massif de groupes djihadistes injectés dans la « révolution ». 

La nébuleuse Armée syrienne libre (ASL), fiction militaire soutenue par les médias atlantistes, bénéficie d’une reconnaissance sans faille de nos théoriciens, alors même que sur le terrain nous sommes en face de chefaillons, la plupart du temps guidés par les desiderata de leurs financiers étrangers ou par l’appât du gain. Vérité que même la presse occidentale n’arrive plus à taire. Mais lorsque nos prétendus « marxistes révolutionnaires » ont dû se rendre à l’évidence, ils continuent de prémunir leur édifice analytique de la faillite. Jusqu’au bout. Ne pouvant ne pas voir et/ou occulter les faits, ils rangent, sans avertir, la « luttes des classes » pour se transformer en simples relais de l’information, du bon côté du manche. Sur le site du NPA, par exemple, nous pouvons lire que « l’état-major de l’ASL et l’opposition syrienne ont appelé les différents groupes de l’ASL à condamner les combats entre frères et mis en garde de ne pas tomber dans le piège des affrontements internes suscités par le régime assassin de Bachar el-Assad ». Il s’agit rappelons-le d’une guerre dans la guerre où il y a une ASL qui combat aux côtés des djihadistes et une ASL qui combat aux côtés des Kurdes (encore un acteur ignoré dans la « lutte des classes » qui fait irruption). Nous aurions dû nous attendre à ce que cela soit une occasion de réviser les prémices et de remise en cause de la ligne adoptée. Il n’en est pas question, il est fait comme si…sauf que l’allusion à la « révolution » n’est plus de mise. Mais il y a quelque chose de plus déconcertant. C’est cet alignement sans hésitation de l’extrême-gauche européenne sur « son propre impérialisme » contre les autres. Le reproche est fait aux puissances occidentales de ne pas « aider » en armes l’ « opposition » ce qui « ne fait que pousser un Assad conforté par ses alliés russes, iraniens et libanais à accélérer son offensive criminelle ». Plus loin dans la dégénérescence il n’y a pas.

Ahmed Halfaoui