mercredi 23 mai 2012

La vérité sur le 20 mai et l’indépendance de Cuba


Avant le triomphe de la Révolution, en 1959, les cercles du pouvoir à Cuba célébraient le 20 mai comme Jour de l’indépendance. On prétendait que ce jour de 1902 avait donné naissance à la République indépendante, que la domination coloniale espagnole avait pris fin, et que depuis lors les Cubains disposaient de la liberté pleine et entière. Et on ajoutait que tout ceci avait été possible grâce à « l’aide généreuse » du gouvernement des États-Unis.

En vérité, l’histoire avait été complètement falsifiée dans l’intérêt des gouvernements en place et de leurs maîtres impérialistes. En fait, le 20 mai 1902, Cuba cessa d’être une colonie espagnole pour devenir une néo-colonie des États-Unis.

En 1898, après 30 ans de lutte héroïque, l’Armée de libération cubaine avait pratiquement écrasé l’armée coloniale espagnole. L’Espagne ne pouvait poursuivre la guerre, ni militairement, ni économiquement, ni politiquement. La combativité des forces coloniales s’était effondrée face à la poussée de l’indépendantisme.

Les États-Unis profitèrent de ce moment pour satisfaire leurs vieilles aspirations d’intervenir à Cuba et de matérialiser leur rêve d’annexion. La participation des forces nord-américaines se limita à débarquer sur le territoire cubain, avec le soutien de l’Armée de libération cubaine et de livrer quelques combats contre ce qui restait de l’armée coloniale espagnole.

Le leader prolétarien Vladimir Illich Lénine qualifiera cette guerre, mal nommée de Guerre hispano-cubano-nord-américaine, de première guerre impérialiste de l’histoire de l’Humanité.

Cependant, une fois le conflit terminé en 1898, Cuba fut-elle réellement libre ?

Le 10 décembre de cette même année, était signé le Traité de Paris qui mettait un terme officiellement au colonialisme espagnol à Cuba. Avec l’exclusion de Cuba des négociations avait lieu la première grande injustice et offense à la dignité des Cubains. Les États-Unis négocièrent une liberté qu’ils n’avaient pas gagnée et l’Espagne renonça à un droit qu’elle avait perdu face aux Cubains.

Les États-Unis n’étaient pas prêts à livrer une guerre contre l’armée révolutionnaire cubaine qui avait vaincu une puissance coloniale après 30 ans de combats cruels, si bien qu’ils firent en sorte de s’approprier de l’île de façon moins coûteuse, et en outre de s’attribuer le crédit de libérateur.

Une fois la guerre terminée, l’armée nord-américaine maintint son occupation. La liberté et l’indépendance du peuple cubain restèrent entre ses mains et celles du gouvernement de ce pays.

Le 16 juin 1900, sur ordre militaire Nº164, donné par l’armée nord-américaine, se déroulèrent les premières élections pour désigner les maires, les conseillers, les trésoriers et les juges municipaux. La dénommée démocratie nord-américaine révélait sa véritable essence : seuls les hommes âgés de 21 ans pouvaient prendre part au vote – pas les femmes. Il fallait savoir lire et écrire, avoir un capital de pas moins de 250 pesos ou avoir servi dans l’Armée de libération, sans « observations défavorables » dans son dossier.

Du fait de ces restrictions et bien d’autres, seulement environ 10% de la population en âge de le faire put accéder au vote.

Des élections semblables eurent lieu en 1901. Cette fois, avec des restrictions plus sévères auxquelles s’ajoutèrent des mesures de coercition et des fraudes afin de garantir une majorité de votes en faveur des candidats qui représentaient les intérêts yankees.

Un nouvel Ordre militaire, le 91e, définit les règles de ces élections. Les électeurs ne pouvaient élire que 60% des conseillers. Entre autres restrictions, on refusa la participation aux élections aux soldats indépendantistes qui avaient combattu contre l’Espagne.

À l’approche des élections présidentielles de 1901, les outrages contre la nation cubaine s’accentuèrent. À l’origine, il y avait trois candidats : le général Maximo Gomez Baez, héros des guerres indépendantistes cubaines, constatant les intrigues qui allaient entacher ce scrutin, retira sa candidature. Un autre patriote fit de même, le Major général Bartolomé Maso, qui refusa d’obéir aux magouilles nord-américaines.

De ce fait, il ne resta plus qu’un seul candidat en lice : Tomas Estrada Palma, qui avait succédé à José Marti comme Délégué du Parti révolutionnaire cubain et qui, pour pouvoir présenter sa candidature à ces élections, dut renoncer à 26 ans de citoyenneté nord-américaine. Cet homme – qui avait trahi l’idéal et la cause de José Marti –, accéda au pouvoir au cours d’une élection où seuls 7% des Cubains en âge de voter avaient pu participer au scrutin. Mais cela ne suffisait pas aux intérêts nord-américains à Cuba. Ils avaient besoin de quelque chose de plus sûr, de plus efficace. Et c’est ainsi que vit le jour l’Amendement Platt.

Le 28 février 1901, le sénateur nord-américain Orvile H. Platt, proposa un amendement à la Loi de Frais militaires qui, une fois approuvé par son pays, serait annexé à la Constitution cubaine qui devait régir la nouvelle République. Soit Cuba acceptait cet amendement, soit elle restait sous l’occupation militaire. Telle était l’alternative.

Cet amendement liait Cuba sur les plans militaire, politique et économique aux intérêts des États-Unis.

Un des articles de cette disposition plaça l’Île des Pins hors des limites de Cuba – aujourd’hui Île de la Jeunesse. Un affront qui dura jusqu’en 1925. Une autre attribuait aux États-Unis le droit d’intervenir militairement à Cuba, sous le faux prétexte de préserver l’indépendance, de maintenir un gouvernement approprié, de protéger la vie, la propriété et la liberté.

Cuba était également obligé de louer les services des États-Unis pour que ceux-ci puissent maintenir l’indépendance et protéger la défense de l’île. C’est de cette engeance que naquit l’actuelle base de Guantanamo, occupée encore aujourd’hui contre la volonté du peuple cubain, et qui est utilisée comme centre international de tortures et de crimes par le gouvernement étasunien, malgré les condamnations répétées des plus hauts organismes internationaux.

En outre, Cuba n’avait ni le droit de conclure des traités ou des accords avec d’autres pays, ni celui de contracter des dettes publiques, si ce n’était avec le gouvernement impérial.

Tomas Estrada Palma se chargea lui-même de dissoudre le Parti révolutionnaire cubain que José Marti avait fondé pour faire la Révolution et diriger ensuite le destin de la nation cubaine. De quelle indépendance et de quelle liberté les Cubains disposaient-ils quand la République fut proclamée, le 20 mai 1902 ? Après 30 longues années de lutte, s’agissait-il d’une République indépendante ou d’une néo-colonie nord-américaine ?

La véritable indépendance, la liberté, la souveraineté et la libre autodétermination, devraient attendre 60 ans de plus, jusqu’au 1er janvier 1959 lorsque le commandant en chef Fidel Castro proclama le triomphe de la Révolution cubaine.

Alors que pour les groupes terroristes contre-révolutionnaires installés aux États-Unis, le 20 mai est resté une « date patriotique ».

!!Alerte loi matraque!! - L'été s'annonce chaud!

La loi matraque permet de suspendre l’application de n’importe quelle loi en vigueur au Québec

Derrière le masque de la "démocratie" se cache une véritable dictature

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La loi spéciale adoptée par les libéraux et les caquistes hier soir a été décortiquée de presque toutes les façons. Cependant, un article de la loi semble avoir échappé de l’analyse des grands médias: l’article 9. Cet article confère à la ministre de l’éducation des pouvoirs de monarque, soit de rendre inapplicable n’importe quelle disposition de n’importe quelle loi actuellement en vigueur au Québec.
Avez-vous lu la loi spéciale? L’avez-vous relu? Au travers des articles de la loi qui concernent les amendes exorbitantes, les dispositions qui limitent fermement le droit de manifester, la négation du droit d’association ainsi que les modalités de suspension de la session, avez-vous remarqué le petit article 9 de la loi matraque? Laissez-moi vous le citer:

9. Pour assurer la mise en oeuvre des articles 2 et 4 à 8, le gouvernement, sur la recommandation du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport,peut prendre toutes les mesures nécessaires, notamment prévoir les dispositions législatives et réglementaires qui ne s’appliquent pas et prévoir toute autre adaptation nécessaire aux dispositions de la présente loi ainsi qu’aux dispositions de toute autre loi et de ses textes d’application.

Réalisez-vous ce que cela signifie? Cela signifie que, pour répondre aux objectifs de sa loi matraque, le gouvernement pourra spontanément, et ce sans le consentement des élus, rendre inapplicable N’IMPORTE QUELLE LOI actuellement en vigueur au Québec. Réalisez-vous à quel point c’est large et à quel point cela transforme la ministre Michelle Courchesne en véritable monarque?
Vous doutez de mon interprétation? Le député péquiste Alexandre Cloutier a remarqué exactement la même chose, et il l’a dénoncé brillamment pendant la nuit du 17 au 18 mai. Je vous invite fortement à écouter cette vidéo qui est très éclairante:
Hé oui, depuis le vendredi noir, nous vivons désormais dans une démocrature. Une démocratie qui masque derrière elle un régime dictatorial où le gouvernement peut décider de faire fi de N’IMPORTE QUELLE LOI. Alexandre Cloutier dénonce lui-même cette aberration:
On voit, dans cette loi-là, des dispositions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. [...] Par cette loi, on donne le pouvoir à la ministre de l’Éducation de décider quel article de la loi va pouvoir s’appliquer ou non, mais, pire encore, on donne le pouvoir à la ministre de l’Éducation de «prévoir toute autre adaptation». La ministre de l’Éducation va pouvoir adapter la loi, pas juste cette loi-là, toutes les autres lois du Québec pour mettre en oeuvre quoi? Les articles 2 à 8.
Alors là, M. le ministre [de la justice], là, vous allez m’expliquer comment l’Assemblée nationale, le pouvoir législatif, peut octroyer à l’exécutif le pouvoir de modifier nos lois, de décider quelles dispositions s’appliquent et ensuite de faire les ajustements dans les autres lois pour mettre en oeuvre les dispositions 2 à 8 de cette loi que vous êtes en train de nous forcer d’adopter ce soir. Si vous pensez que ça, ça respecte le principe de la séparation des pouvoirs, si vous pensez que ça va tenir la route au niveau constitutionnel, bonne chance. Bonne chance.
Avez-vous entendu dans la vidéo un des députés lancer le mot DICTATURE pendant l’intervention de M. Cloutier? Réalisez-vous à quel point Jean Charest et Michelle Courchesne, par leur loi matraque, viennent de se donner la marge de manoeuvre pour donner un coup de force d’ici les prochains jours ou prochaines semaines?
Désormais, le gouvernement libéral peut donc, à tout moment, modifier les lois en vigueur, sans le consentement de l’Assemblée Nationale, dans l’unique but de faire appliquer sa loi matraque. C’est extrêmement grave et inquiétant.
Durant la nuit d’hier, les médias ont couvert des manifestations nocturnes à Montréal, Québec, Rimouski, Sherbrooke, etc., dans l’optique de voir le coup de force du gouvernement. Si vous croyez que rien ne se trame, vous êtes extrêmement naïfs. Si hier soir, rien ne s’est produit à Montréal, c’est simplement parce que les policiers n’ont pas encore eu le temps de déterminer comment ils comptaient mettre en application la loi 78. C’est le Service de Police de la Ville de Montréal lui-même qui le confirmait dans un Tweet:
INFO - La loi 78 ne peut etre appliquée ce soir car le #SPVM doit s'assurer des modalités de son application avant. #GGI#manifencours
Le coup de force du gouvernement se fera de manière sournoise. Depuis le début du conflit, la répression se passe à l’abris des kodaks. Si vous croyez que Jean Charest est dépassé par les événements, rappelez-vous qu’il travaille à la rédaction de sa loi matraque depuis des semaines. La mise en scène de l’émeute à Victoriaville, le congrès des libéraux, les négociations in extermis dans un contexte d’urgence, une entente viciée qui était déjà destinée à être refusée par les étudiants… c’est dans ce contexte là que s’est construite la loi matraque.
Combinez ça à l’article 30 de la loi 78, et le gouvernement peut virtuellement faire arrêter qui il veut:
30. Quiconque aide ou amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction et est passible de l’amende prévue…
Cet article 30, qui était auparavant l’article 29, a subi des modifications, alors il importe de regarder quel était l’esprit véritable de cet article avant qu’il soit amendé:
29. Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction.
Mesdames et messieurs, avec l’article 9 qui confère à la ministre le pouvoir de modifier n’importe quelle disposition de n’importe quelle loi, y compris celle-ci, je vous invite à tirer vos propres conclusions de la valeur de cet amendement. Si vous pensiez que la loi des mesures de guerre était abusive, c’est que vous n’avez pas encore réalisé quels pouvoirs s’est donné le gouvernement en attendant que cette loi soit déclarée anticonstitutionnelle, ce qui pourrait prendre des mois.
Je terminerai ce texte avec quelques conseils. Réfléchissez à ce que vous dites, SURTOUT sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, puisque Courchesne a confirmé que, par exemple, les tweets pourront être surveillés dans le cadre de la loi 78. C’est simple, tout ce que vous pourrez dire d’ici à ce que cette loi tombe pourra être retenu contre vous. L’article 30 de cette loi, combiné à l’article 9, donne toute la marge de manoeuvre nécessaire pour mettre dans le pétrin et limiter officiellement la liberté d’expression des leaders étudiants et syndicaux, des associations étudiantes, des têtes pensantes du mouvement étudiant ou autres mouvements sociaux, des manifestants déjà profilés, des blogueurs influents, et même des journalistes les plus virulents envers le pouvoir en place.
Les casseurs là-dedans? On s’en fout. On est rendu à un niveau beaucoup plus supérieur dans ce conflit. Le gouvernement le plus corrompu de l’histoire du Québec est rendu à l’étape de TUER toute forme de protestation, étudiante ou pas. Et les élections s’en viennent à grande vitesse. La Commission Charbonneau aussi.

samedi 19 mai 2012

Quel avenir pour le printemps québécois ?

vortigern zifendel, printemps érable, hausse des frais de scolarité
Depuis l’arrivée en force de la loi 78, la première observation que nous devons retenir, afin de faire le bilan de plus de trois mois de perturbation sociale convergeant essentiellement autour de la hausse des frais de scolarité, c’est que le gouvernement ne semble pas être enclin à revenir sur sa décision malgré la gravité de la situation. Ce qui est assez surprenant en première instance dois-je dire. Un second point très important, si l’on veut bien comprendre la situation, est cette nouvelle dichotomie découlant du conflit lui-même, soit celui entre les « rouges » et les « verts », même si agrémentée d’un peu de « blanc » et de « jaune » afin de faire jolie. Ces deux nouveautés dans le paysage médiatique québécois ont pour ainsi dire galvanisé les esprits d’une population accablée par le cynisme et ont probablement coûté quelques premières pages à certains galas mondains et autres platitudes servant d’anesthésiant au peuple. Par contre, il ne faut pas être naïf, cet intérêt soudain pour la chose publique est loin d’être aussi positif qu’on pourrait le croire et démontre une réalité assez bien identifiée, mais qui demandait peut-être encore confirmation pour certains. Soit un peuple devenu en partie inconscient de ses intérêts.

La raison pour laquelle la question de la hausse des frais de scolarité est si symptomatique de cette évolution, est qu’elle nous démontre bien que le sujet de fond n’est pas tant d’être « pour ou contre » la hausse (sur son plan comptable du moins), mais bien de savoir ce qui prévaut entre l’intérêt collectif et l’intérêt individuel. Cette réalité sous-jacente du débat public est justement ce qui rend inconciliables les parties, d’autant plus que la plupart des protagonistes n’en ont pas complètement conscience et se font des guerres d’opinion sur des visions du monde très peu comparables. Par exemple, il n’est nul besoin d’être très attentif aux escarmouches verbales entre les syndicats étudiants et le gouvernement pour se rendre compte que les termes de « droits » et de « démocratie » (pour ne nommer que ces deux-là) n’ont pas du tout la même signification en fonction de qui ils proviennent. Partant de cette observation nous pouvons donc comprendre les advenant de mon deuxième point, soient une guerre idéologique bloquée et ne pouvant que se radicaliser à l’excès par incompréhension mutuelle. Donc, d’un côté nous avons ceux qui voient en la société une entité qu’il faut prendre comme telle afin de l’orienter vers des intérêts collectifs bien sentis et de l’autre, nous avons ceux qui voient la société comme un ensemble d’individus ayant des droits et des responsabilités qui obligent à suivre une certaine voie, soit celle des lois du marché.

Pour en revenir à notre premier point, tout en faisant un pont avec le second, il y a quelque chose de tout à fait singulier à souligner dans l’évolution stratégique du gouvernement et qui en explique assez clairement le comportement. Qu’est-ce que la polarisation « rouge/verte » lui apporte au juste ? C’est assez simple. Elle offre à un gouvernement corrompu et totalement disqualifié par la population (pour ne pas dire illégitime, étant donné qu’élu majoritaire essentiellement que pour des raisons d’abstention) une porte de sortie à sa droite en exploitant le réflexe sécuritaire qu’ont de plus en plus la frange non rouge de la population. Autrement dit, ce radicalisme, fort peu habituel chez ce gouvernement reconnu habituellement pour sa liquidité, est incontestablement à trouver dans l’éternel pragmatisme d’un parti politique sans idéal[1]. Il semble clair, après un minimum de recul et d’observation, que la force inertique du gouvernement (d’avant la loi 78) couplée au travail monumental de propagande des masses médias (qui, je le rappelle, ont des propriétaires ayant intérêt à cette hausse) ont accouché d’une polarisation relativement excessive et à bien des aspects artificiels. Ce travail très bien fait de polarisation a donné que d’une masse bien sage et apathique on en a fait une horde de geignards haineux. Fort peu enclin au militantisme, mais très visible sur Internet et les tribunes du bon peuple.

Comme la frange rouge, il faut savoir que la verte se radicalise aussi très rapidement avec l’évolution du conflit, mais à ceci près que les verts n’ont pas vraiment de principes philanthropiques à défendre autre que leurs droits d’individu (et celui du marché par extension) ce qui fait que ce qu’ils veulent c’est surtout que le conflit cesse au plus vite sans que le gouvernement ne recule sur la question de la hausse (est-ce un principe ?). Et si possible avec une petite dose d’humiliation en guise de punition envers cette jeunesse trop téméraire. Enfin, pour dire les choses de manière simple, la frange verte se droitise. Comme vous pouvez l’imaginer, ce genre de penser droitarde, tout en revenant finalement à être plus antirouges que pros verts, ne va aucunement dans le sens d’un retour aux négociations, et par extension au calme, mais bien dans celui d’un affrontement de plus en plus inévitable. Ce qui donne aux aberrations répressives ainsi qu’à la mauvaise foi du gouvernement une image altérée ayant l’air d’être presque de bonne guerre. Pour schématiser un peu plus en politologue, disons qu’en plus de ne rien faire pour améliorer la situation, le gouvernement essaie très probablement de gagner des points électoralement chez les antirouges (droite) en vue des prochaines élections. Et sa loi 78, n’ayant qu’une portée d’un an (autrement dit, d’ici les prochaines élections), ne fait que nous le confirmer. Cette tactique morbide et antisociale démontre bien à quel point ce gouvernement est nocif pour le Québec et se fiche éperdument de son avenir et de sa stabilité, mais aussi il démontre bien que le bras de fer est loin d’être terminé. Il en va de sa survie en tant que possesseur du pouvoir, car pour lui un recul (perte de l’électorat droitard non naturellement acquis) est grosso modo une mort politique assurée et les carriéristes bien entourés du parti libéral ne voudront pas céder leur place aussi facilement. Sans compter que leurs employeurs, un peu plus haut dans les sphères du pouvoir, leur feraient probablement payer le prix fort leur mauvais rendement.

Malgré tout ça, rien n’est encore joué, car la frange rouge de la population reste très déterminée et rien n’est moins sur que de taper, de bâillonner et d’humilier les jeunes soit suffisant pour redorer le blason d’un gouvernement battant des records d’impopularités. Du moins certainement pas à long terme. Voilà pourquoi je ne crois absolument pas que les activistes du mouvement étudiant soient à blâmer. Tout au contraire, je crois même qu’ils doivent mettre encore plus d’ardeur à la tâche, car le gouvernement devra reculer tôt ou tard. Ne serait-ce que pour des raisons économiques (le chaos coûte cher et la répression a ses limites dans l’opinion mondiale). Et je vous le dis, ce jour-là son capital électoral acquis malhonnêtement s’écroulera d’un coup. Même s’il est selon moi très improbable que le mouvement présent accouche de la gratuité scolaire à court terme, le seul fait de faire revenir le gouvernement sur la question fondamentale des frais de scolarité en sera une grande victoire stratégique. Car cette petite victoire en apparence aura comme conséquence de contraindre les libéraux au moins au statut de gouvernement minoritaire aux prochaines élections. Cela permettra sans nul doute le début d’un grand chantier politique allant enfin dans le bon sens, car il est vrai qu’il reste beaucoup à faire afin de réparer les dégâts de trois mandats libéraux.   

Il est certain que tous ont beaucoup perdu dans cette lutte, mais il est de notre devoir de la poursuivre coût que coût. De toute façon, ce serait trop bête de reculer maintenant après avoir déjà gravé dans notre histoire ce sursaut du politique, appelé « printemps érable », dans notre belle Nation. Nation qui a tant besoin de victoires pour s’épanouir. Enfin, rien n’est encore scellé, mais tant qu’il y aura de la vitalité et de la ferveur dans le cœur des jeunes gens, il y aura de la place pour l’espoir !

Benedikt Arden        

[1] Il est sans conteste beaucoup plus facile pour un parti politique dit « de gouvernement » d’accéder au pouvoir qu’un parti idéaliste, car les idées sont à bien des égards beaucoup plus un handicap qu’une force dans la politique politicienne si l’on considère que les idées sont surtout une source de division sur la fin, contrairement à l’argent et le pouvoir.  

mardi 15 mai 2012

Histoire des guérillas Sud Américaines

Voici un documentaire retracant l'histoire des guérillas sud américaines au cours du 20e siècle. Partant du début au Mexique, avec Emiliano zapata, pour finir par les zapatistes actuel, le mouvement des sans terre dirigé par le sous comandant Marcos. Un meme slogan: "Terre et liberté!" 
Le film aborde également les cas de Cuba, du Nicaragua, du Perou, de la Colombie, du Salvador, des Sandinistes et des théoriciens de la liberation excomuniés par le Vatican ...