jeudi 4 octobre 2012

FSLN : Patria libre o morir !


Le Front sandiniste de libération du Nicaragua est au Nicaragua ce que le Parti Québécois est au Québec, toutes proportions gardées. Comparaison boiteuse me direz-vous ? Vous avez raison, le FSLN est beaucoup plus révolutionnaire, radical et violent. Il viendra mettre fin à des décennies, voire des siècles de dictature en sol nicaraguayen. Mais, tout comme le Parti Québécois, son histoire est passionnante.

Avant tout, il faut savoir que le Nicaragua arrive au deuxième rang des pays les plus pauvres d’Amérique latine, immédiatement après Haïti. Il y a plus de 475 ans, les Espagnols fondent les premières villes et exploitent les matières premières ainsi que la main d’œuvre présentent dans la colonie. Puis, en 1821, les habitants du Nicaragua profitent des troubles financiers de l’Espagne pour proclamer leur indépendance, avec l’aide des Etats-Unis qui y voient d’importants avantages commerciaux et politiques. Puis, vient la période de dictature militaire qui s’étendra jusqu’en 1979.

Le Front sandiniste de libération du Nicaragua émane d’un grand homme, Augusto Cesar Sandino. Cet homme est une véritable légende et vous vous en rendez réellement compte quand vous parlez avec les Nicaraguayens des bidonvilles. La plupart ne savent pas lire et écrire, mais ils savent qui est Sandino. Normal, c’est lui qui a lancé le mouvement de rébellion qui a permis au Nicaragua de se défaire de la dictature de la dynastie Somoza, soutenue par les Américains. En bref, Sandino crée l’Armée de défense de la souveraineté nationale en 1927, qui comptera vite quelques 3000 membres. Ils lutteront, avec l’aide de la population, contre l’occupation américaine. En 1933 lorsque Sandino se rend à la capitale pour signer un accord de paix, il se fait abattre. On m’a même raconté que Somoza a disperser les parties de son corps dans tout le pays, pour éviter la création d’un lieu de culte en l’honneur du guérillos.

La mort du leader national calmera le mouvement de rébellion armée. On prépare quelque chose d’encore plus gros. En effet, en 1961, Santos Lopez fonde le Front sandiniste de libération du Nicaragua. Avant tout militaire, ce mouvement a aussi des visées politiques. Inutile de dire que la rébellion se transforme rapidement en révolution. En 1979, après plusieurs années de lutte armée, les Etats-Unis se retrouvent dans une impasse et cessent de financer la dictature de Somoza. Ce dernier n’a nul autre choix que de s’exiler. Le FSLN prend le pouvoir au Nicaragua.

On organisera les premières élections démocratiques en 1984 et elles seront gagnées par Daniel Ortega du FSLN. Le parti restera au pouvoir jusqu’en 1990. Durant leurs 21 ans au pouvoir, les sandinistes devront gérer la crise provoquée par l’embargo américain ainsi que les attaques des contras, financés par l’irangate. Mais plus que ça encore, le FSLN lancera une campagne d’alphabétisation, opérera un réforme agraire et s’associera avec d’autres pays d’Amérique du Sud pour les échanges commerciaux. De plus, on rédigea la constitution du pays. Ensuite, le FSLN reviendra au pouvoir en 1997, pour 4 ans.

Aujourd’hui, même si le FSLN n’est plus au pouvoir, ses délégués occupent plusieurs sièges au sein du gouvernement du Nicaragua. La présence de ce parti nationaliste-révolutionnaire permet de tenir les Etats-Unis loin des affaires politiques. L’histoire du Front sandiniste de libération du Nicaragua est inspirante puisqu’elle nous enseigne qu’à force de volonté de persévérance, on peut arriver à nos fins.