dimanche 1 décembre 2013

L’austromarxisme & la lutte ouvrière de la culture nationale

Dans la société capitaliste, la classe ouvrière est exclue de la communauté nationale de culture. Seules les classes dominantes et possédantes s’approprient les biens nationaux de culture. Le parti ouvrier social-démocrate aspire à faire de la culture nationale, produit du travail du peuple tout entier, la propriété de l’ensemble du peuple, et à rassembler ainsi tous les membres d’un même peuple en une communauté national de culture, à réaliser la nation en tant que communauté de culture.

Quand la classe ouvrière lutte pour des salaires plus élevés et un temps de travail plus court, quand elle veut édifier le système scolaire de manière à ce que l’école donne aussi l’accès aux trésors de leur culture nationale aux enfants du prolétariat, quand elle exige une liberté totale de presse, d’association et de réunion, elle lutte pour les conditions d’extension de la communauté national de culture.

Mais la classe ouvrière sait que les travailleurs, au sein de la société capitaliste, ne peuvent jamais accéder à la jouissance complète de la culture nationale. C’est pourquoi elle doit conquérir le pouvoir politique et transférer les instruments de travail de la propriété privé à la propriété sociale. C’est seulement dans une société fondée sur la propriété sociale et la production coopérative que le peuple entier sera convié à participer à la jouissance des biens nationaux de culture et à collaborer activement à la culture nationale. La nation doit d’abord devenir une communauté de travail, avant de pouvoir devenir une communauté de culture pleine et véritable se déterminant elle-même.

C’est pourquoi la socialisation des moyens de travail est l’objectif, et la lutte de classe, l’instrument de la politique nationale de la classe ouvrière.  

Otto Bauer, La question des nationalités et la social-démocratie (1907), 
P. 534 & 535